« L’emplacement, c’est le nerf de la guerre ! »
C’est la phrase que j’entends le plus souvent quand un porteur de projet me parle de son futur commerce.
Et sur le principe, je suis d’accord.
Mais ce que j’entends moins souvent, c’est une vraie réflexion chiffrée derrière ce choix. Car un bon emplacement, ce n’est pas seulement une belle vitrine, une rue passante ou un quartier à la mode. C’est un investissement stratégique… qui doit rester rentable.
💰 Le piège de l’emplacement “parfait”
Beaucoup d’entrepreneurs tombent dans le piège de vouloir le meilleur local possible, quitte à accepter un loyer élevé, en se disant que “ça se paiera tout seul avec le chiffre”.
Mais attention : un loyer trop élevé peut rapidement déséquilibrer l’ensemble du projet, surtout dans les premières années.
La banque qui étudie votre demande de financement ne rêve pas avec vous : elle analyse des ratios financiers, des équilibres, des risques.
Et c’est là qu’entre en jeu une règle simple mais essentielle :
🎯 Le loyer annuel ne doit pas excéder 10 % de votre chiffre d’affaires prévisionnel HT
Un exemple concret :
Si vous craquez pour un local à 4 000 €/mois, il vous faudra générer au minimum 480 000 € de chiffre d’affaires HT pour respecter le ratio de 10 %.
Est-ce réaliste dès la première année ? Avez-vous la trésorerie nécessaire si ce n’est pas le cas ?
🧠 Stratégie plutôt qu’émotion
Il vaut parfois mieux un emplacement secondaire, bien négocié, avec un loyer maîtrisé, qu’un “emplacement n°1” qui fait rêver… mais qui pèse sur les charges fixes dès le premier mois.
Le bon emplacement, c’est celui qui colle à votre cible, à votre modèle économique, et surtout à votre capacité de rentabilité.
Et n’oublions pas : un local se négocie. Les conditions peuvent parfois être adaptées, notamment si vous êtes bien accompagné.
L’emplacement, c’est important. Mais la rentabilité, c’est vital.
💡 À retenir
✅ Loyer max conseillé : 10 % du CAHT
✅ Ne pas se laisser aveugler par l’adresse
✅ Un bon projet, c’est un projet équilibré
✅ La banque finance la rentabilité, pas le prestige